N’est pas nivologue qui veut!

Le premier observateur nivo-météo du massif vosgien fut Richard BRAUN, technicien travaillant pour le CEREG, laboratoire de l’Université de Strasbourg. Dans les années 1980, il présente son travail: « Techniques de mesure de l’évolution de l’eau stockée sous forme de neige » mémoire de DESS UFR de géographie, Université Louis Pasteur Strasbourg.

1998 – Stage d’observateur nivo-météo.

Organisé par le Centre d’Étude de la Neige, à Chamrousse.

Janvier 2000, série d’avalanches meurtrières dans les Vosges.

Février 2000 – l’Est Républicain.

En novembre 2012, j’effectue un deuxième stage de recyclage aux Arcs.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA (c) P-M D

Il faut monter à près de 3000 m pour la pratique du sondage. (c) P-MD

En décembre 2016, Arnaud effectue son stage d’observateur nivo-météo.

Sondages par battage et coupes. (c) A. Foltzer
Il faut monter en altitude pour trouver de la neige début décembre 2016. (c) A. Foltzer

En ce mois de décembre remarquablement doux et sec, nous sommes 29 stagiaires rassemblés aux Arcs, je suis le seul représentant du massif des Vosges, et également le seul à ne pas être pisteur-secouriste. Les formateurs du centre météo-France de Bourg Saint-Maurice et du centre d’étude de la neige apportent des contenus alternant entre théorie et pratique. Il y a des feuilles papiers et des formulaires de « l’ancien monde » qui fonctionne avec Geliniv, mais il est aussi question de la chaîne SAFRAN – Crocus – MEPRA avec un masque de saisie « en ligne » des observations en cours de construction. Les tutoriels internet, les applications de prévision des risques d’avalanche et une multitude de vidéos existent sur internet, l’institution météo France veille à entrer dans le « nouveau monde » tout en conservant un socle qui pérennise ses méthodes.

Début décembre 2021, c’est Sylvie qui effectue cette formation à Bourg St Maurice. Voici son rapport de stage:

Nous sommes 34 stagiaires encadrés par les formateurs Gilles BRUNOT et Laurent VALBERT (Météo France Chamonix) ainsi que Cécile COLEOU (responsable de la cellule montagne à Météo France – Grenoble) et Neige CALONNE (Chargée de Recherche au Centre d’étude de la neige à Grenoble).

Les stagiaires sont essentiellement des pisteurs secouristes, quelques guides, et des indépendants comme moi qui représente l’association Niv’ose Vosges. Nous sommes trois du Massif vosgien !

Pour une bonne observation, il faut d’abord maîtriser la météo ! Après une approche très globale de Gilles Brunot le premier jour, nous réalisons chaque matin une observation nivo-météorologique : analyse des nuages, température de l’air et de la neige, mesure des précipitations, … à réaliser chaque matin et midi par les pisteurs dans les stations, les résultats étant codés puis envoyés à Météo France.

(c) S. Triboulot

L’expertise de Neige Calonne va nous permettre de mieux analyser un manteau neigeux et la métamorphose des flocons de neige en fonction de la météo.

Cécile Coléou nous enseigne les propriétés mécaniques de la neige et la stabilité du manteau neigeux, pour comprendre les mécanismes de déclenchement des avalanches.

Beaucoup de théorie, indispensable pour être pertinents lors des travaux dirigés sur le terrain !

(c) S. Triboulot

Si le début de semaine nous a poussé sur les sommets des Arcs pour avoir une bonne hauteur de neige à analyser, avec un manteau neigeux très instable suite au vent et au fort gradient thermique, les chutes de neige conséquentes de mercredi nous ont contraint à rester à 1600m, avec près d’un mètre de neige fraîche, et un risque d’avalanche maximum le vendredi, situation exceptionnelle pour un début de mois de décembre !

Autant dire que nous avons eu la chance d’avoir un manteau neigeux « cas d’école » pour analyser et comprendre les phénomènes avalancheux !

Une neige à observer, toucher, mesurer mais aussi écouter pour mieux l’analyser… Enfoncez une sonde avalanche et collez votre oreille, vous pourrez entendre facilement les différentes couches qui composent le manteau neigeux !

Une belle semaine qui m’a permis de consolider mes connaissances acquises depuis plusieurs années avec l’association Niv’ose lors des nombreux sondages battage sur les crêtes vosgiennes, que je vais pouvoir partager tout au long de l’hiver.

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Perspectives.

En 2022, l’association Niv’ose travaille sur plusieurs sites d’altitude dans les Hautes Vosges. Le réseau d’observateurs s’enrichit de nouveaux partenaires. Parmi nos adhérents, quelques collègues qui travaillent sur le terrain, sont disposés à parachever leur formation.

Loin des équations ou approches métaphysiques, le maillon indispensable à la connaissance de la neige est l’observation de terrain.

Ce ne sont pas les algorithmes qui font « des trous dans la neige ».