dans le versant nord du Hohneck
Les gestionnaires de la réserve du Frankenthal Missheimle nous apportent un complément d’information concernant les règles en matière de pratique hivernale, principalement dans le Frankenthal.
Les Vosges sont des montagnes d’accès rapide, avec plus de 5 millions de personnes résidant à moins de 2 heures de voiture, induisant une forte fréquentation dans les périodes favorables.
En parallèle, les espaces typiquement montagnards sont géographiquement limités, concentrés sur les sommets et les versants les plus raides, et abritent une faune et une flore à caractère alpin spécifique. Ces espaces font l’objet de nombreuses convoitises, notamment pour la pratique des sports de montagne.
Depuis 1995 et la création de la Réserve naturelle du Frankenthal-Missheimle, il fallait être bien avisé pour pratiquer le ski de randonnée ou l’alpinisme dans le strict respect de la réglementation relative à cet espace naturel protégé. Pour preuve, quelques extraits :
« Le ski de printemps et le cramponnage peuvent être pratiqué sans les couloirs au-dessus du Frankenthal, aux risques et périls des usagers, et sous réserve de la présence d’un manteau neigeux continu et suffisant sur l’itinéraire emprunté. (…) La pratique du ski de randonnée ne peut s’exercer que sur les chemins de plus de 2 mètres de large ».
Aujourd’hui, le ski est-il toujours réservé au printemps dans les couloirs ? Le manteau neigeux est-il toujours continu et suffisant, au gré des caprices de la météo dans les massifs de moyenne montagne ? Sans compter sur la notion de largeur…
Face à ces difficultés, le gestionnaire a fait le choix de clarifier les règles :
- La pratique hivernale est désormais possible du 1er novembre au 31 mars
- Les seuls couloirs autorisés sont le 1er gauche, le Falimont, le 1er droite, le Y, le grand couloir de la ferme du Frankenthal, le Petit Dagobert et la Combe Dagobert
- Le ski de randonnée s’effectue sur les sentiers balisés et dans l’aire d’évolution hivernale
Pour autant, il ne faut pas oublier certaines bonnes pratiques :
- La pratique ne doit pas impacter le milieu naturel, en particulier la flore fragile des couloirs
- Il n’est pas possible de poser d’équipements fixes sur sa propre initiative
- Les itinéraires proposés dans un livre ou sur Internet ne sont pas systématiquement des itinéraires autorisés
Cette nouvelle réglementation a pour ambition de trouver un compromis ajusté entre enjeux de protection de la biodiversité montagnarde et pratique des sports de nature. Les pratiquants éclairés sauront admettre et apprécier ce partage de la montagne sur le long terme.
Ainsi, l’hiver fini et à l’approche du printemps, les couloirs d’avalanche sauront revenir aux Epervières, Anémones, Pipits et autres Bruants…