Par Arnaud FOLTZER.

Clap de fin pour l’hiver vosgien ?

Les Saints de glace du millésime 2020 auront apporté un épisode froid dans les Hautes Vosges. Le 11 mai 2020, dans la vallée de la Thur (580m), alors que la température était de 8° à 18h, quelques flocons tombaient vers 20h. Rien de vraiment inhabituel, toujours est-il que le 12 mai au matin, la neige avait saupoudré les sommets et les versants jusque vers 1000 mètres d’altitude, alors que le printemps semblait bien installé quelques jours avant…

La faune et la flore de montagne sont adaptées à ces brèves réminiscences de l’hiver, pourtant quelques indices montrent déjà l’impact de ces chutes de neige tardives et de ces gelées (-4°). Certaines nichées peuvent en souffrir, tel cet oisillon trouve mort le 14 mai en forêt. Mais le plus spectaculaire est l’impact sur le feuillage des hêtres entre le Chitelet et le Rainkopf.

Quelques jours ont passés et l’effet du froid se manifeste comme en témoigne la photo du 15/05/2020. La chlorophylle a été détruite, la couleur verte s’estompe rapidement avant de disparaitre. D’autre pigments présents dans les feuilles subissent le même sort, les caroténoïdes par exemple qui auraient apporté des tons jaunes à l’automne. En revanche, les couleurs automnales du hêtre sont dues en majorité aux anthocyanes. Or celle-ci ne sont pas encore synthétisées. Les feuilles impactées par ces chutes de neige se trouvent donc simplement brunes, voire noires, en l’absence de pigments.

Toutes les espèces d’arbre n’ont pas la même sensibilité au gel, comme en témoigne le feuillage de sorbier des oiseleurs en arrière plan. L’arbre le plus prudent est l’alisier blanc, qui semble observer rigoureusement les dictons populaires et attendra le passage de la Kalte Sophie (Sainte Sophie le 25 mai) pour déployer ses feuilles.

Le 12 mai vers midi la neige de la nuit avait fini de fondre, il ne reste plus que les névés comme souvenirs de l’hiver… en attendant le suivant !

Les 3 Fours le 12 mai 2020.

Le massif vosgien est fréquemment sujet à ces retours de froid. Exemple le 13 mai 1995 à 1220 m d’altitude au Chalet Universitaire – Jardin Alpin du Haut Chitelet.

Archives Association NIV’o.s.e. diapo P-M D

Retour sur ce phénomène au 16 septembre 2020.

A l’exploitation d’une de nos sondes de température et d’hygrométrie, ce « coup de froid » subit apparaît bien sur ce tableau.

Merci à Arnaud et Agathe. P-M D