« Expert méfie-toi, l’avalanche ne sait pas que tu es un expert »

Exercice lors du Grand Parcours 2011. Photo A.F.

« la formule « Expert méfie-toi, l’avalanche ne sait pas que tu es un expert » a circulé dans le monde des pratiquants. Mais lui a-t-on prêté le sens qui l’habite réellement ? » Autrement dit: « pourquoi les experts, professionnels, pratiquants avertis, cadres fédéraux se font-ils « … surprendre dans des conditions qu’un novice aurait identifiées comme dangereuses » ? » extrait de l’article: https://www.montagnes-magazine.com/actus-de-logique-plaisir-strategie-evitement-resoudre-syndrome-expert Par Denis Crabières, publié le 4 décembre 2018 à 14:48

Deux biais cognitifs entrent en jeux: l’habitude et l’aura de l’expert:

  • La »familiarité et l’habitude : lorsque la situation parait familière (lieu bien connu, longue expérience de l’activité), cela semble annuler les bénéfices tirés de l’apprentissage.> Conséquence : l’attention est réduite. Ainsi, on se pose moins de questions et on se sent plus en sécurité dans son « jardin » qu’en terre inconnue ;
  • L’aura de l’expert : L’image portée par le leader au sein du groupe, qu’elle soit justifiée ou non, peut limiter le sens critique des participants. L’humain à tendance à se reposer totalement sur la personne reconnue comme la plus compétente, et de ce fait à réduire notre vigilance et notre responsabilité.  Un cas délicat est celui des « experts » entre eux. Chacun se fie à l’autre et aucune décision n’émerge («si l’autre ne dit rien, c’est que c’est bon ! »)>Confiance aveugle : on évalue mal la situation en ne se fiant qu’à une seule source d’information, qui peut être de différentes nature (BERA, topo, une information, une trace…). >Conséquence : absence de communication ou de remise en cause de la décision (confiance aveugle), charge décisionnelle exacerbée pour l’« expert », déresponsabilisation des autres. »extrait du document:

https://www.paulogrobel.com/wp-content/uploads/2020/11/ManuelGestion_FH_V6_22Nov2020.pdf

Image, extrait vidéo, « tous droits réservés ». ©Niv’ose

Il nous faut alors changer de culture et de de paradigme pour fonder une nouvelle approche qui permet » d’étirer le temps et d’élargir l’espace » à partir d’outils de prise de décision. Un professionnel du secours me disait, il y a peu, se mettre quelques minutes à l’écart de ses hommes, afin de se reconnecter avec la situation à partir de ces outils.

Niv’Ose et la FFCAM vous informent et vous sensibilisent pour cela:

https://www.ffcam.fr/presentation-conference-de-paulo-grobel.html

« Attention, ces outils n’ont pas vocation à interdire ou autoriser, juste à définir un niveau de risque ».

https://www.ffcam.fr/olivier-moret-pendre-des-risques-en-connaissance-de-cause.html

Des liens vers les démarches de gestion du risque:

https://www.data-avalanche.org/cristal

Et une bibliographie:

https://alpinemag.fr/le-guide-et-le-procureur-livre/

https://www.editionsdumontblanc.com/recits/92-le-guide-et-le-procureur.html

https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-des-Sciences-humaines/Les-decisions-absurdes